Le 10 septembre 1973, un cadre a informé Kim Jong Il d’un article qu’il avait lu peu avant dans une publication japonaise.
Dans cette publication, il y avait des impressions des Japonais sur l’amiral Ri Sun Sin.
En voici le résumé :
Lors d’un banquet offert en l’honneur du chef de la flotte combinée japonaise qui avait brisé la flotte russe tsariste pendant la guerre Russie-Japon, le premier orateur avait fait l’éloge du chef de la flotte en le qualifiant d’un stratégiste et un héros plus célèbre que Nelson, homologue britannique ou Ri Sun Sin, amiral coréen. Mais à l’étonnement de tous les participants, le chef japonais a fait arrêter les applaudissements de l’assistance pour dire : c’est une grave erreur de me comparer avec Ri Sun Sin ; même si je renais plus de dix fois, il m’est fort impossible de me ranger à côté de Ri Sun Sin.
Un chercheur militaire d’origine de la marine japonaise a révélé que le chef de la flotte japonaise avait effectivement accompli des faits d’action dans les batailles de mer, mais à côté de Ri Sun Sin, le Japonais ne pourrait être comparé même à l’orteil de l’amiral coréen en stratégie. Un autre supérieur de la marine japonaise a avoué que Ri Sun Sin de la Corée était le général célèbre de la mer qu’il respectait toute sa vie.
Ses paroles finies, Kim Jong Il, en lui disant que ce n’est pas tout, a ajouté :
On ne sait depuis quand, mais aux 18e et 19e siècles, voire même au 20e siècle, dans les navires de guerre japonais, on pouvait voir le portrait de Ri Sun Sin en forme de kakémono. C’était en fait un cas très étonnant pour les Japonais, qui méprisaient les Coréens sans raison valable, d’avoir éprouvé du respect envers Ri Sun Sin, amiral patriotique de la Corée. Les Japonais faisaient même les cérémonies devant le portrait de Ri Sun Sin, dit-on, en le priant de les aider à remporter la victoire dans la bataille.
Le cadre avait pensé que s’il expliquait au Dirigeant de l’article de la publication japonaise, ce dernier y serait très intéressé. Pourtant en écoutant le récit de Kim Jong Il, le cadre restait ébahi.
La voix de Kim Jong Il a retenti dans le bureau.
Il y a plusieurs moyens et méthodes pour démontrer la dignité et le prestige du pays, a-t-il affirmé. On peut développer le potentiel économique pour faire preuve de la puissance du pays ou bien promouvoir la science, la culture et le sport pour faire honneur à la dignité nationale. Mais dans tous les cas, si l’on perd le pays, on ne pourra s’attendre au développement de l’économie, de la science, de la culture et du sport. C’est pourquoi le secret fondamental permettant d’honorer la dignité et le prestige du pays réside dans l’accroissement maximal du potentiel militaire pour défendre fermement la souveraineté nationale de sorte que tout agresseur étranger n’ose y porter atteinte.
Le cadre en était fort touché.
Devant ces faits historiques, il éprouvait seulement de l’étonnement, de la curiosité et de la fierté nationale, mais le Dirigeant Kim Jong Il lui a fait savoir clairement à travers une anecdote de l’histoire sur la réputation d’un amiral célèbre que la puissance militaire revient au potentiel national et à la souveraineté d’une nation.