Tamjing était non seulement le peintre célèbre du Coguryo, mais aussi, le technicien qui a initié le Japon dans les techniques de la fabrication de l’encre noir et du papier.
C’est une histoire qui s’est passée lorsqu’il était en train de dessiner la peinture murale de Kumdang du temple Popryung au Japon, peinture considérée comme un chef d’oeuvre du monde.
Invité au Japon, Tamjing était en train d’enseigner aux Japonais les méthodes de dessiner et de fabriquer la matière des couleurs.
Un jour, les bonzes japonais qui venaient de construire le temple Popryung vinrent rencontrer Tamjing excellent dans la peinture et le prièrent de dessiner sur le mur de Kumdang.
Tamjing accepta volontiers et alla tout de suite au temple Popryung pour faire les préparatifs de la peinture. Le temps passa, un mois et encore un mois, mais il ne s’engagea pas à dessiner. Parce qu’il reçut la nouvelle de l’agression du Coguryo par l’armée de Sui forte d’un million d’hommes, alors qu’il était en train de se préparer à la peinture. Coguryo peut-il repousser l’invasion de cette armée énorme ? Si ce n’est pas ainsi, quelle sera la tragédie de mes compatriotes foulés aux pieds par les ennemis étrangers ? Cette pensée ne le quitta pas même un instant si bien qu’il n’arriva pas à préparer harmonieusement la matière des couleurs. Il levait la main pour dessiner, mais il ne sentait pas la force à la main qui prenait le pinceau.
Puisque Tamjing passa ainsi plusieurs mois, plongé dans l’angoisse, parmi les bonzes du temple augmenta le nombre des personnes qui ne le croyaient pas sans connaître le fond de l’affaire. « Est-ce vrai qu’il est le peintre renomme de Coguryo ? », « N’est-il pas un fainéant qui s’est déguisé en peintre ? », « Il doit être un faux peintre, puisqu’il n’ose pas dessiner. »
Tamjing ne put pas prendre toujours le pinceau, en dépit de ce blâme à l’idée que même s’il dessinait de mauvais gré cédant au blâme des bonzes, il n’arriverait pas à y réussir ; même s’il y réussissait, qui pourrait-il admirer avec joie ou avec respect la peinture faite par un apatride.
Un de ces jours, le moine responsable du temple lui vint annoncer :
« Eh bien, Monsieur, soyez joyeux ! Les militaires d’un million d’hommes de l’armée de Sui qui avaient envahi Coguryo étaient tous décapités sous l’épée du général Ulji Mundok. »
« Est-ce que c’est vrai ? » Tamjing qui était au lit, inerte, se leva d’un bond lui posant cette question.
Ayant vérifié la nouvelle, Tamjing était fou de joie. Le lendemain, il se lava proprement à l’étang pur de la montagne, puis il ramassa la matière des couleurs et le pinceau et commença à dessiner. Il exultait de joie à l’idée que la patrie avait repoussé l’agression d’un grand pays, ce qui le fit redoubler d’ardeur. Le pinceau à la main, son bras dansait comme une grue sur le mur. Il en résulta que sur le mur de Kumdang se dessina en un instant la peinture mystérieusement formidable.
A la nouvelle de la peinture achevée, un grand nombre de bonzes et d’autres Japonais vinrent l’admirer et restèrent en extase devant le tableau.
« Aucune autre au monde ne peut égaler cette peinture murale. Tamjing est doué d’un talent vraiment mystérieux. »
Alors Tamjing répondit :
« Si cette peinture murale est bien faite, ce n’est pas que mon art de peindre est mystérieux, mais c’est qu’elle est empreinte de l’âme de Coguryo. L’esprit des Coguryotes, intelligents, courageux et inflexibles devant tout ennemi puissant a fait réussir à cette peinture murale. »
La peinture murale de Kumdang du temple Popryung était considérée comme un art consomme, comme un trésor et une fierté du Japon. Mais malheureusement elle fut brûlée en 1948, ne se laissant pas transmettre à la postérité.