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La solution du problème de la coopérativisation agricole en Corée

    La coopérativisation agricole est une transformation socio-économique visant à transformer dans les campagnes l’économie paysanne individuelle basée sur la propriété individuelle en économie coopérative socialiste.

    La coopérativisation agricole est un des contenus de la solution du problème rural à l’étape de la révolution socialiste. Elle est une exigence indispensable pour faire disparaître dans les campagnes la source d’exploitation et de paupérisme, libérer les paysans de toutes les formes d’exploitation et d’oppression, délivrer les forces productives de l’agriculture de la contrainte des rapports de production surannés et développer de façon planifiée l’agriculture comme l’industrie. Elle s’avère une exigence pressante aussi pour resserrer encore plus l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie et consolider la position rurale.

    La coopérativisation agricole en Corée, entamée dans l’après-guerre suivant l’orientation originale proposée par le Président Kim Il Sung, s’est achevée victorieusement en peu de temps de 4 à 5 ans jusqu’en août de l’an 47 du Juche (1958).

    Le Président Kim Il Sung a dit :

    « Grâce à la juste politique et à la direction énergique de notre Parti et du Gouvernement de notre République, le mouvement de coopérativisation a progressé à un rythme plus élevé ; ainsi, en août 1958, la coopérativisation s’est achevée à travers le pays tout entier. »

    L’achèvement victorieux de la coopérativisation agricole a été le brillant résultat de la direction avisée du Président Kim Il Sung. C’était un événement historique qui a ouvert une nouvelle voie au développement socio-économique en RPDC.

    Comment la RPDC a-t-elle résolu le problème de la coopérativisation agricole ?

    Premièrement, elle a choisi correctement la période de la coopérativisation agricole.

    Un problème important dans la coopérativisation de l’économie rurale est de choisir le moment opportun. Comme il arrive pour tout mouvement révolutionnaire, le mouvement de coopérativisation agricole risquera de pâtir si le moment n’est pas judicieusement choisi, et par conséquent, si ce mouvement débute trop tôt ou trop tard.

    Il ne fait aucun doute que la coopérativisation de l’économie paysanne individuelle est une tâche importante dans l’accomplissement de la révolution socialiste, mais elle ne présente pas pour autant d’imminence dès le premier jour de l’étape de la révolution socialiste.

    Au cours de l’année ou des deux années qui ont suivi la Libération, la Corée a accompli la révolution démocratique et elle est entrée dans la période de passage graduel au socialisme. Cependant, au début de cette période de transition, la tâche de coopérativisation agricole ne s’est pas avérée comme une tâche pressante. Les paysans devenus maîtres des terres après la Libération grâce à la réforme agraire, soutenaient activement la politique du Parti du travail de Corée et du Gouvernement de la République et manifestaient une grande ardeur patriotique et un zèle enthousiaste pour la production. Puisqu’ils avaient rêvé toute leur vie d’avoir en propre des terres, ils étaient très attachés aux leurs. Si l’on ne prenait pas cette réalité en considération et que l’on se fixât comme orientation de coopérativiser l’économie paysanne individuelle, on risquait de voir cette orientation perdre le soutien actif des masses paysannes, cela va sans dire, mais aussi de voir baisser leur ardeur à la production agricole. C’est la raison pour laquelle on n’a pas soulevé le problème de la coopérativisation agricole au début de la période de transition.

    Au début de cette période, la Corée a consacré le plus clair de ses forces à consolider les réalisations de la réforme agraire et à faire connaître pleinement la vitalité de cette forme, en préparant partiellement la transformation socialiste de l’économie rurale.

    Lors de la réforme agraire, la Corée a pratiqué la politique consistant à limiter le développement des exploitations des paysans riches afin de créer des conditions propices à la coopérativisation ultérieure de l’économie rurale. Elle a organisé les coopératives de consommation, financées par les paysans, dans le domaine de la circulation des marchandises, leur montrant ainsi les avantages de l’économie coopérative.

    Par ailleurs, ayant en vue la préparation de la transformation socialiste de l’économie rurale, la Corée a mis sur pied dans les campagnes des fermes d’Etat consacrées à l’agriculture et à l’élevage, des stations de location de machines agricoles, des stations de louage de bœufs et de chevaux ; elle y a généralisé et encouragé l’utilisation commune des bœufs et l’entraide, traditionnelles formes de travail en coopération des paysans. Il est à remarquer particulièrement que pendant la Guerre de libération de la patrie, alors que les campagnes déploraient le manque de main-d’œuvre, d’animaux de trait et d’outillage agricole, elle a largement organisé des équipes d’entraide et d’utilisation commune des bœufs, stimulant ainsi l’esprit d’entraide des paysans et leur aspiration à l’exploitation coopérative.

    Dans l’après-guerre, la transformation socialiste de l’économie rurale en Corée s’est avérée une exigence pressante.

    Pendant les trois années de guerre, l’économie rurale avait subi d’affreux ravages. Dans l’après-guerre, les campagnes comptaient très peu de bœufs de trait et d’outillage agricole, moyens indispensables aux travaux agricoles et elles manquaient de main-d’œuvre. Certains paysans disposaient d’un bœuf de trait et d’outillage agricole mais ne pouvaient correctement travailler la terre parce qu’ils manquaient de main-d’œuvre, d’autres avaient des terres et de la main-d’œuvre mais ne pouvaient non plus se tirer d’affaires parce qu’ils manquaient de bœufs de trait et d’outillage agricole. Bref, les paysans n’étaient pas en état de travailler la terre s’ils ne conjuguent pas leurs efforts et ne s’entraidaient pas d’une façon ou d’une autre.

    Dans l’après-guerre, leurs conditions de vie étaient très difficiles. La guerre avait détruit la quasi-totalité de leurs ustensiles de ménage et ils souffraient cruellement d’une pénurie de nourriture et de vêtements. Environ 40 % des paysans étaient ruinés par la guerre.

    Dans ce contexte, si l’économie paysanne individuelle subsistait, il allait être impossible de développer rapidement la production agricole, de résoudre le problème alimentaire et celui de l’existence même des paysans, problèmes qui s’avéraient très difficiles à l’époque. Avec l’économie paysanne individuelle, on risquait de voir un déséquilibre se déclarer entre une industrie qui se rétablissait et se développait rapidement et de façon planifiée et une agriculture qui ne se rétablissait que lentement ; on pouvait craindre qu’ainsi le développement de l’industrie et de l’ensemble de l’économie nationale soit grandement freiné. Aussi la réalité de la Corée dans l’après-guerre exigeait-elle impérieusement la coopérativisation de l’économie paysanne individuelle.

    Dans l’après-guerre, les campagnes de la Corée réunissaient des conditions favorables à la coopérativisation agricole.

    Si les trois années d’âpre guerre avaient horriblement détruit l’économie rurale, elles avaient donné aux paysans coréens une trempe et une conscience pleinement révolutionnaires. Dans les épreuves de la guerre, les paysans, prenant profondément conscience de la justesse de la politique du PTC et de la valeur du pouvoir populaire, s’étaient fermement unis autour du Parti et du Gouvernement et avaient acquis la ferme conviction qu’ils ne pourraient vaincre et accéder au bonheur que s’ils suivaient le chemin indiqué par le Parti.

    Contrairement aux paysans qui avaient acquis une conscience politique élevée et s’étaient solidement groupé autour du Parti, les forces de la paysannerie riche s’étaient considérablement affaiblies. La guerre n’avait pas atteint seulement les paysans pauvres ; les paysans moyens et les paysans moyens aisés eux aussi avaient été ruinés, ayant perdu leurs maisons d’habitation, leur matériel agricole et leurs bœufs de trait ; les exploitations des paysans riches avaient été aussi presque entièrement détruites, et il n’en restait pas grand-chose.

    Dans l’après-guerre, les paysans étaient beaucoup moins attachés à la propriété foncière. Ils disposaient des terres mais ils ne pouvaient les travailler correctement par manque de bœufs de trait, d’outillage agricole et de main-d’œuvre. C’est pourquoi ils n’avaient plus un attachement aussi aigu à la propriété des terres qu’au lendemain de la réforme agraire.

    La période de l’après-guerre étaient favorable à la coopérativisation agricole tant du point de vue du rapport des forces des classes que de celui de la situation et de l’état d’esprit des paysans. Si l’on laissait passer un moment aussi favorable et si l’on perdait du temps, il serait très difficile de regrouper les paysans riches et les paysans moyens en coopératives après qu’ils eussent repris pied. Donc la Corée a considéré la période de l’après-guerre comme le moment le plus opportun pour opérer la coopérativisation agricole et défini l’orientation consistant à coopérativiser l’économie paysanne individuelle. Cette orientation était originale car entièrement débarrassée du point de vue dogmatique selon lequel il est impossible de procéder à la coopérativisation agricole avant l’industrialisation du pays.

    Tant dans la lutte révolutionnaire que dans le travail d’édification, les masses populaires sont le facteur décisif de la victoire. Etant donné que les masses paysannes, responsables et maîtres de l’économie rurale, exigeaient d’urgence la coopérativisation, il n’était pas besoin de prétexter le manque de machines agricoles modernes pour remettre la transformation socialiste de l’économie rurale jusqu’à ce que soit réalisée l’industrialisation. La coopérativisation agricole était tout à fait possible, même si le niveau de développement des forces productives et de la technique était relativement bas puisque la réalité exigeait d’urgence la transformation des anciens rapports de production et que les forces révolutionnaires étaient prêtes à l’accomplir, telle était la volonté inébranlable du PTC.

    Deuxièmement, la RPDC a veillé à ce que soit strictement observé le principe du libre consentement.

    Le principe du libre consentement était inhérent à la nature de ce mouvement. Puisque ce mouvement est destiné à défendre les intérêts des paysans et à leur assurer le bien-être, il n’admet absolument pas que la contrainte, par exemple, soit employée pour intégrer les paysans aux coopératives agricoles. La coopérativisation agricole est une tâche à réaliser pour et par les paysans eux-mêmes. Cela étant, ce mouvement ne peut être accompli victorieusement que grâce à la participation consciente des paysans. La contrainte risque d’affaiblir l’alliance de la classe ouvrière et de la paysannerie et de diminuer l’ardeur révolutionnaire des paysans.

    Mais le principe du libre consentement n’entend pas pour autant que le spontanéisme doive présider à l’adhésion des paysans aux coopératives agricoles. L’application de ce principe présuppose qu’on prenne toutes sortes de mesures pour que les paysans s’intègrent de leur plein gré aux coopératives agricoles.

    L’éducation appuyée sur les faits était la meilleure méthode à adopter pour que les paysans se joignent aux coopératives agricoles de leur plein gré.

    Etant donné que les paysans indépendants ont vécu dans une situation instable de génération en génération, enchaînés à de petites exploitations agricoles, il leur est caractéristique d’être très conservateurs, le plus souvent timorés et de n’accepter une chose qu’après avoir été convaincus de ses avantages par les faits et leur expérience. Compte tenu de ces caractéristiques, d’une part, en Corée, on a largement mené auprès des paysans le travail de propagande concernant les avantages des coopératives agricoles et, d’autre part, on a défini l’étape d’expérimentation de la coopérativisation agricole et a veillé à ce qu’on démontre par les faits aux paysans les avantages des coopératives agricoles.

    Pour que les paysans entrent de leur plein gré dans les coopératives agricoles, il était très important de définir correctement les formes de l’économie coopérative et de proposer aux paysans de faire leur choix d’après leur volonté et leur vœu.

    En Corée, au début du mouvement de coopérativisation agricole, on a défini trois formes d’exploitation coopérative agricole et a proposé aux paysans d’en choisir une d’après leur volonté et leur vœu. La première forme de coopérative agricole était le germe de socialisme, car, l’équipe de travail en coopération, elle supposait seulement le travail de culture en commun. La deuxième forme était une forme semi socialiste consistant à mettre les terres en commun, à pratiquer une exploitation communautaire et à procéder à la répartition selon le travail fourni et la superficie de terre apportée. La troisième était la forme supérieure : elle supposait la conversion des terres et de tous les autres moyens de production fondamentaux en propriété commune et la répartition exclusivement faite selon le travail fourni.

    Envers les paysans riches également, la Corée a appliqué le principe du libre consentement en restreignant leur caractère exploiteur.

    L’observation stricte du principe du libre consentement était le facteur important du développement sans accroc du mouvement de coopérativisation agricole.

    Troisièmement, la RPDC a défini correctement l’étape de développement du mouvement de coopérativisation agricole et a réalisé la coopérativisation, non pas d’emblée, mais graduellement.

    L’importance dans la réalisation fructueuse de la coopérativisation agricole est de définir correctement l’ordre des étapes de son accomplissement en tenant compte de la composition par couche des paysans, de leur niveau de conscience idéologique et de la réalité concrète des campagnes.

    A la lumière de la réalité de la Corée, le Président Kim Il Sung a défini l’étape expérimentale, l’étape de développement de masse et l’étape d’achèvement et a veillé à lancer activement le mouvement de coopérativisation agricole sur le principe du libre consentement et grâce à la direction et à l’aide du Parti et de l’Etat.

    La première étape du mouvement de coopérativisation agricole était une étape expérimentale. Il est important de fixer une étape expérimentale. L’établissement de cette étape avait pour but de permettre aux cadres d’acquérir de l’expérience en matière d’organisation et de gestion de coopératives conformes aux réalités de la Corée et de montrer par les faits aux paysans la supériorité des coopératives sur les exploitations individuelles.

    La Corée a fixé l’étape expérimentale de 1953 à 1954 pour la coopérativisation agricole et a constitué, à titre d’essai, quelques coopératives agricoles dans chaque arrondissement avec d’anciens valets de ferme, des paysans pauvres et des éléments pivots ruraux. L’Etat a prêté à ces coopératives nouvellement organisées la quantité de vivres et de semences dont elles manquaient, leur a fourni en priorité des engrais et de l’outillage agricole, d’une part, et, d’autre part, il leur a accordé des crédits à long terme pour qu’elles puissent acheter des bœufs de trait, de l’outillage agricole, des matériaux, etc. à leur usage. De même, il a organisé des stations de location de machines agricoles, des stations de louage de bœufs et de chevaux, afin que ces stations assurent en priorité le labourage et le transport du matériel agricole. C’est ainsi que les coopératives ont manifesté au plus tôt leurs avantages.

    A l’étape de développement de masse, de larges masses paysannes, surtout les paysans moyens, ont adhéré en nombre aux coopératives agricoles.

    A l’étape de masse, il était très important de consolider qualitativement les coopératives agricoles. Aussi, le PTC a veillé à élever chez les coopérateurs la conscience de classe et la conscience socialiste et collectiviste, à consolider les positions de classe à la campagne afin de renforcer les coopératives sur le plan politico idéologique et à consacrer de gros efforts à la consolidation économique et technique des coopératives. L’Etat a fourni à la campagne davantage d’engrais chimiques, de l’outillage agricole et de matériaux de construction ; il a prêté des vivres, des semences et des fonds agricoles aux coopératives agricoles dont les assises économiques étaient faibles. A partir de l’an 45 du Juche (1956), il a pris des mesures permettant d’appliquer un système d’impôt fixe en nature et de réduire sensiblement le taux de cet impôt. Il a en particulier abaissé l’impôt en nature sur les coopératives agricoles par rapport à celui payé par les paysans indépendants. Simultanément, il a acheté les produits communautaires des coopératives agricoles à un prix plus élevé, augmentant ainsi leur revenu et, pour toutes les périodes importantes de l’activité agricole, il a veillé à ce que la société apporte une assistance en main-d’œuvre aux coopératives agricoles. De plus, pour renforcer les coopératives fraîchement organisées, il a prêté une profonde attention à l’amélioration de la gestion des coopératives agricoles.

    La tâche principale qui s’imposait à l’étape d’achèvement du mouvement de coopérativisation agricole était d’intégrer dans l’économie coopérative les paysans aisés, les paysans qui, habitant aux alentours des villes, pratiquaient à la fois la culture et le commerce et les paysans éparpillés dans les régions montagneuses pour achever ainsi la transformation socialiste de l’économie paysanne individuelle. Compte tenu des particularités de l’économie rurale des paysans riches et des rapports des classes, la Corée a pratiqué la politique de restreindre la paysannerie riche et de la transformer graduellement en travailleurs socialistes et non de la déposséder. Ceux qui, établis aux alentours des villes, cultivaient la terre et faisaient du commerce, elle les a admis, selon leur désir, soit dans des coopératives agricoles, soit dans des coopératives mixtes de production et de vente ; en ce qui concerne les paysans dispersés dans les régions montagneuses, elle a pris des mesures pour organiser rationnellement des équipes de travail adaptées aux conditions régionales et concentrer leurs demeures en des endroits déterminés si bien qu’ils ont tous pu s’intégrer dans les coopératives.

    L’étape de développement du mouvement de coopérativisation agricole correctement définie était un des facteurs importants de sa réalisation merveilleuse.

    Quatrièmement, la RPDC a pratiqué la juste politique de classe dans la coopérativisation agricole.

    A la période de la coopérativisation agricole, la composition de classe à la campagne est très complexe. Les paysans de différentes couches dont la situation sociale et économique est différente prennent la position et l’attitude différentes à l’égard de la coopérativisation. Pour cette raison, c’est seulement lorsqu’ils pratiquent une politique de classe conforme à la situation des paysans de différentes couches et à leur degré de préparation que le parti et l’Etat de la classe ouvrière peuvent mener à bonne issue le mouvement de coopérativisation agricole. Cela revient à la question de savoir sur quelle couche des paysans s’appuyer et à quelle couche s’allier et quelle couche est l’objet de lutte.

    La politique de classe appliquée par la Corée consistait à s’appuyer fermement sur la paysannerie pauvre, à consolider l’alliance avec la paysannerie moyenne, à restreindre et à transformer graduellement la paysannerie riche.

    De l’ensemble de la population rurale de la Corée telle qu’elle se présentait avec ses couches à l’époque de la coopérativisation agricole, la paysannerie pauvre représentait environ 40 % tandis que la paysannerie riche ne dépassait que 0,6 %, le reste appartenant à la paysannerie moyenne. Ces rapports des classes étaient décisivement favorables au mouvement de coopérativisation agricole.

    La Corée a appliqué la politique de classe consistant à s’appuyer fermement sur la paysannerie pauvre. Les paysans pauvres ne disposaient autrefois presque pas de terre et de moyens de production. Grâce à la réforme agraire, ils devenaient enfin maîtres de la terre. Aussi, ont-ils soutenu de tout cœur l’orientation de la coopérativisation agricole. A l’étape expérimentale, la Corée a organisé des coopératives avec des paysans pauvres et des éléments pivots ruraux et leur a fait jouer le rôle principal dans les coopératives agricoles.

    L’alliance avec la paysannerie moyenne a été consolidée dans le mouvement de coopérativisation agricole.

    En même temps travailleurs et petits propriétaires, parce qu’ils cultivaient eux-mêmes la terre et possédaient des terres et des bœufs de trait, ils hésitaient à s’intégrer dans les coopératives. Leur attitude à l’égard de la coopérativisation agricole divergeait : ceux qui étaient devenus paysans moyens grâce à la réforme agraire soutenaient la coopérativisation tandis que ceux qui l’étaient depuis toujours restaient dans l’expectative. Pour les amener à adhérer de leur plein gré aux coopératives, la Corée a intensifié l’explication et la persuasion à leur égard et a veillé à leur montrer par des exemples concrets la supériorité de l’économie coopérative. La politique de l’alliance avec la paysannerie moyenne consistant à observer le principe du libre consentement et à faire comprendre la supériorité de l’économie coopérative par des exemples concrets était la juste orientation permettant de gagner les paysans moyens constituant une couche sociale rurale importante et d’achever sans à-coups et rapidement le mouvement de coopérativisation agricole.

    Envers la paysannerie riche, le Parti a appliqué la politique consistant à restreindre sa nature exploiteuse et à la transformer progressivement et non à la déposséder ou à la liquider. Compte tenu des particularités des paysans riches et de leur situation de vie presque ruinée pendant la guerre, il a fait intégrer dans l’économie coopérative et transformer en travailleurs socialistes tous les paysans riches qui voulaient s’intégrer aux coopératives, mais il a appliqué des restrictions sévères à ceux qui tentaient de faire obstacle au mouvement de coopérativisation. Au fur et à mesure que la transformation socialiste progressait rapidement à la ville et à la campagne et qu’ils avaient de moins en moins de gens à exploiter, les paysans riches ont fini par s’intégrer de leur plein gré aux coopératives. Grâce à la juste politique de classe du PTC en matière du mouvement de coopérativisation agricole, la transformation socialiste de l’économie paysanne individuelle s’est achevée brillamment en peu de temps.

    Cinquièmement, la RPDC a défini correctement le mode d’intégration des moyens de production dans le mouvement de coopérativisation agricole.

    Puisqu’ils se sont habitués pendant longtemps à la propriété individuelle, les paysans sont différents quant au niveau des biens et au degré de leur préparation idéologique, et, en général, il leur est caractéristique d’être très égoïstes. Dans ce contexte, il est indispensable de définir correctement le mode d’intégration des moyens de production en accord avec le degré de conscience idéologique des paysans et avec leur situation économique.

    La Corée a procédé à la mise en commun des moyens de production sous formes et méthodes variées en la liant avec les formes des coopératives.

    Le problème de la mise en commun des moyens de production ne se posait pas dans la première forme de coopérative agricole, car supposant le travail de culture en commun sur la base de la propriété individuelle des moyens de production.

    Dans la deuxième forme de coopérative agricole, on a mis en commun, selon certain critère, la terre à l’exception de l’enclos sous forme de placement. Sous cette forme, la répartition des produits s’est faite avec 20 %, reste de la production brute de laquelle sont soustraits les frais de production, l’impôt en nature, l’accumulation des fonds communautaires et les frais pour des mesures socioculturelles, en fonction des journées-travail calculées selon la quantité et la qualité de la participation au travail communautaire et en fonction des points de terre calculés selon la superficie des champs apportés par chacun dans la coopérative ainsi que leur fertilité. Pourtant, au cas où les journées-travail du propriétaire foncier ne dépassaient pas 120 jours par an, il lui a été interdit de participer à la répartition selon la superficie des champs apportés. En principe, les bœufs de trait et l’outillage agricole ont été convertis en propriété commune, mais si leurs propriétaires le désiraient, ils pouvaient rester propriété individuelle tout en étant utilisés en commun. Dans le cas de la mise en commun des moyens de production, on en a remboursé le prix à versement annuel en argent comptant ou en nature. Les moyens de production individuels utilisés en commun ont payés à leur prix à la fin de l’année en espèces ou en nature.

    Sous la troisième forme de coopérative agricole, les terres et les moyens de production ont été convertis en propriété commune, chaque foyer ayant droit à la propriété d’un clos de 30 phyong (1 phyong équivaut à 3,3㎡) et d’un nombre d’animaux domestiques dont il pratiquerait l’élevage comme appoint. Lors de leur mise en commun, les moyens de production comme les bœufs de trait et l’outillage agricole, sauf les terres, ont été toujours payés à leur prix comme c’était le cas de la deuxième forme.

    Le mode de mise en commun des moyens de production proposé par le Président Kim Il Sung a permis d’achever sans accroc le mouvement de coopérativisation agricole en un court laps de temps de 4 à 5 ans.

    Sixièmement, la RPDC a défini correctement la dimension des coopératives agricoles.

    Il va sans dire qu’à la lumière des exigences essentielles de l’exploitation communautaire socialiste, il est préférable d’agrandir dans une certaine mesure la dimension de l’exploitation coopérative agricole. La mécanisation et l’irrigation ne peuvent réussir et le remembrement des terres ne peut se faire efficacement que si la coopérative est d’une grande dimension. Toutefois, il est inadmissible d’agrandir arbitrairement la dimension de la coopérative sans avoir tenu compte du niveau de mécanisation de l’agriculture et du degré de préparation des paysans. Si on agrandit trop sans prendre en considération l’insuffisance du degré de mécanisation de l’agriculture, de la conscience idéologique des paysans et de la capacité de gestion des cadres, l’exploitation coopérative ne peut être correctement gérée ni ses avantages amplement développés.

    La Corée a défini la dimension des coopératives agricoles en fonction du niveau d’équipement technique, du degré de préparation des cadres et des particularités régionales. Au début du mouvement de coopérativisation agricole, on a constitué des coopératives de 15 à 20 foyers et, au fur et à mesure que mûrissaient toutes les conditions nécessaires, on a augmenté cette dimension en portant le nombre des foyers coopérateurs à 40 et jusqu’à 100.

    La petite dimension définie au commencement de ce mouvement a permis aux gestionnaires dont le niveau était faible d’aménager correctement les coopératives et de gérer rationnellement ces exploitations communautaires. A l’étape expérimentale, alors que l’on s’était enrichi d’une certaine expérience et que la capacité de gestion des cadres avait augmenté, on a constitué une coopérative de 40 à 100 foyers dans chaque village. Dans les régions montagneuses, compte tenu de la petite dimension des villages et de l’éparpillement des foyers paysans, une coopérative a intégré de 40 à 50 foyers et, dans les régions de moyenne altitude et les plaines, elle a regroupé 100 foyers paysans au maximum en fonction de la dimension des villages. Grâce à cette définition de la dimension des coopératives par rapport au degré de préparation des cadres et aux particularités régionales, celles-ci ont pu être rationnellement gérées et conduites.

    L’achèvement victorieux en si peu de temps d’une tâche aussi épineuse et complexe que la coopérativisation agricole est dû à l’orientation originale en la matière proposée par le Président Kim Il Sung, à sa direction perspicace et à la participation enthousiaste des paysans à ce mouvement. Il a démontré que la coopérativisation de l’économie rurale est possible même lorsque prédominent des techniques artisanales et que même les exploitations coopératives qui naissent dans ce contexte sont nettement supérieures aux exploitations individuelles.

    Grâce à l’achèvement de la coopérativisation agricole, les campagnes de la Corée sont devenues socialistes, parce que complètement libres de toutes sources d’exploitation et de paupérisme et que tous les travailleurs y agissent et y vivent dans le bonheur ; les paysans coréens, naguère petits propriétaires, sont devenus les maîtres de vastes exploitations coopératives et de glorieux travailleurs socialistes.